vendredi 27 février 2009

Récolte sauvage






J'ai récolté, les graines ont-elles germées? de mon voyage, ai-je vraiment voyagé?
quelque chose de sauvage, de primitif que je ne veux pas abandonner.
quelque chose qui crie, qui ronfle, qui grogne, quelque chose de brut dans la couleur, un lieu où s'enfouir pour regarder le ciel.



Je lis Gauguin passionnément, la correspondance.
j'y trouve des choses, comme :

"Pensez aussi à la part musicale que prendra la couleur dans la peinture moderne. La couleur qui est vibration de même que la musique est à même d'atteindre ce qu'il y a de plus général et partant de plus vague dans la nature : sa force intérieure.
(...)Reparlant du panneau : l'idole est là non comme une explication littéraire, mais comme une statue, moins statue peut-être que les figures animales ; moins animales aussi, faisant corps dans mon rêve, devant ma case avec la nature entière, régnant en notre âme primitive, consolation imaginaire de nos souffrances en ce qu'elles comportent de vague et d'incompris devant le mystère de notre origine et de notre avenir.
(...) Au réveil, mon œuvre terminée je me dis, je dis : d'où venons-nous, que sommes-nous? où allons-nous?"

Extrait d'une lettre à André Fontainas, mars 1899

"J'aime la Bretagne, j'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le ton sourd, mat et puissant que je cherche en peinture..."

À Émile Shuffenecker, février 1888

"En Europe, cette mort avec sa queue de serpent est vraissemblable, mais à Tahiti il faut la voir avec les racines qui repoussent toutes les fleurs"

À Odilon Redon, 1890


Aucun commentaire: