dimanche 5 octobre 2008

Le temps



Le temps est long, immensement long, a n'en plus finir. Mais moi, a la difference de Faustine, habituee a la meditation, au temps a habiter ici et maintenant, moi j'essaye de le fuir. J'essaye et j'essaye encore mais toujours il me rattrape. L'ennui me gagne. Ce qu'il faut d'ennui pour faire un voyage ! D'attente, de vide, de souvenirs et de projets...
Je savais bien pourtant ce matin, quand j'ai demande au jour a quoi il serait dedie, je savais bien qu'il ne fallait pas prendre la chambre, une journee sans photo, il m'a dit, le jour. Pourtant je l'ai prise, pour quoi? pour rien ou presque, deux paysages presque rien je crois. Et la pluie qui ne cesse de tomber, et ce dimanche, ne plus pouvoir rester dans ma chambre, personne a qui parler, aucun livre a lire, seuls quelques poemes de Rilke attrapes sur internet... une retraite forcee. Fatigue d'etre la, fatigue de photographier et il n'y aura jamais assez de jours et les lieux ne seront jamais a la hauteur de mon desir, ou presque.
Temps long, immensement long. Que ce jour passe. Et que pour l'achever honorablement, je parvienne a habiter l'absence. Jusqu'a demain.

8 commentaires:

Faust a dit…

Ma chère Violaine, c'est drôle, comme on se retrouve : l'espace nous sépare, mais le temps (lourd, parfois : celui de l'ennui, celui de l'attente...) nous réunit
(et Rilke aussi est là pour m'aider ! et comme chez toi, ici il pleut et il pleut).
Moi aussi je vis souvent ces moments de vide - où j'aimerais qu'il se passe quelque chose, mais il ne se passe rien. Je me dis souvent : pendant ce voyage, j'apprends à attendre. J'apprends qu'un voyage est aussi fait de cela : de ces moments où l'on ne fait rien, ou quelque chose se prépare... ou peut-être pas.
Je vois à quel point je suis soumise à la dictature de l'efficacité... comment j'angoisse quand je ne suis pas productive... et la maniére dont je me pose toujours cette même question : aurai-je le temps ? comme si on le possedait à la manière de l'argent, le temps...
Alors tu vois,je suis une bien piètre méditante. Et quand je m'assois (sur des "coussins" improvisés), mon esprit va battre la campagne !
Allez, hauts les coeurs, amie.
Ne nous laissons pas dévorer par Saturne (par la mélancolie !). Et continuons à ouvrir les yeux !
Je t'embrasse fort.

Anonyme a dit…

Peut-on prendre à la chambre en gardant la chambre ?

Anonyme a dit…

N'oublie pas (et Faustine non plus) que les poèmes de Rilke que tu peux trouver sur internet sont des dons lointains de Wittgenstein, puisque ce dernier a renoncé après la première guerre mondiale à son héritage au profit de différents poètes. La personne qu'il avait chargée de distribuer ses biens en a donné une partie à Rilke. Et de fil en aiguille, le résultat se trouve sur le net.

Faust a dit…

Arrrrh... quel matérialiste, ce Julien !

Anonyme a dit…

Violaine, Faustine, oui nous sommes soumises à la dictature de l'efficacité... et nous qui pronons et cherchons la qualité du temps dans nos photographies, eh bien il ne nous faut pas oublier que ce temps est précieux, quelle que soit la manière dont on l'occupe ou subisse. NOUS NE SOMMES PAS JUGES DU TEMPS PERDU.
Violaine, une question me turlupine... si tu as accès à internet ne pourrais tu pas avoir d'autres choses à te mettre sous la dent pendant cette retraite pluvieuse ???
Ici il ne pleut pas, je lis des livres en anglais quand je ne travaille pas... parfois je désire des moments de solitude et d'ennui, pour poser mon esprit quelque part, prendre le temps et le regarder en face.
(non je ne me shoote pas au foin, je sens déjà les sarcasmes d'un julien ^^ hihi)

guillemette m a dit…

T'as pensé à photographier l'ennui et la pluie qui tombe ? Façon Sudek dans son atelier...

Anonyme a dit…

pour repondre ala curiosite de Flora, je dois me taper une heure de bus (certes la route est bordee de paysages magnifiques..) pour aller sur internet et deux impressions me coutent 1 reais... donc je compte... le temps et l'argent...

Anonyme a dit…

En réponse à Faustine : essaie de te représenter la quantité de choses matérielles sous-jacentes qui nous permettent de dialoguer à cette distance... C'est probablement au-delà des capacités de notre imagination.
Ce que je veux dire est ceci : je ne peux imaginer du spirituel qui n'aurait pas une traduction matérielle, ne serait-ce qu'infime.