dimanche 14 septembre 2008

Seule


Enfin seule. Surprise de dire enfin. Tous ces derniers jours a courir apres quelques personnes rencontrees il y a peu. Garder le contact, parler a quelqu'un, demander de l'aide...Sentiment d'etre une enfant.
Je suis contente de passer a autre chose. Aujourd'hui, tout le monde part : Alessandro et Rodrigo, couple rencontre a mon anniversaire, Malysse, anthropologue francais installe a Sao Paulo, les etudiantes du Senac, venues pour le festival de photographies (je desteste les festivals). Il me reste quand meme un contact, Ines, artiste qui parle francais et qui veux m'emmener en ballade en foret.
Il y a deux jours, Alessandro, Rodrigo et moi avons pris un de ces petits bateaux touristiques qui vous emmene pour presque rien sur les plages des iles alentours. Quelques bains de mer, vu de droles de poissons tous longs, d'autres rayes blanc et noir, deux petits singes rouges et la vegetation impenetrable qui borde ces plages.

Je suis a Paraty pour une semaine. Une semaine dans l'attente d'un nouveau verre de visee... : le jour de mon depart de Sao Paulo, en prenant dans mes mains ma chambre , j'ai entendu un delicat et angoissant bruit de verre brise...
Une semaine dans l'attente aussi du retour du photographe et editeur francais Pierre Devin. Heureux concours de circonstances (ma rencontre fortuite avec Antoine d'Agata au consulat, il m'a mis sur sa piste, et le festival de photo), je suis allee voir cet homme, genre grand bonhomme, la cinquantaine passee, bourru et revolte, "Qu'est-ce-que tu veux?" "Quelle foret?" "Pourquoi la nature?", toutes ces questions jetees avec une voix grave. Enfin quelque chose est passe et apres son sejour d'une semaine a Sao Paulo, il semblerait que je puisse vivre chez lui, sa femme et sa fille de 4 ans et demi dans sa ferme, entouree de sa montagne et d'une foret de 60 hectares, 3 sentiers, des chiens, des chevaux et une bibliotheque... Tout ce qu'il me faut pour travailler. J'attends une confirmation.
Une semaine d'attente, une semaine d'espace, de temps ouvert. Louer un velo et parcourir les routes alentours a la recherche de je ne sais quoi, le Mamiya 6*6 dans mon sac et la musique Guarani dans les oreilles (il faudra qu'un jour je fasse quelque chose avec les indiens).

Je vous embrasse tous

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Prends bien soin de ce temps SEULE. Je croise les doigts pour la chambre et son verre dépoli... Combien de temps restes tu encore au Brésil ???

Anonyme a dit…

un peu moins de deux mois

Faust a dit…

Oui, parfois la solitude en voyage n'est pas un poids mais plutôt un soulagement... Moi aussi j'ai parfois cette impression de passer mon temps à courir après les gens et à tout demander comme une enfant. Rarement, sans doute, on ne pose autant de questions que pendant un voyage (car on ne connaît pas : on apprend le pays). On est en situation d'ignorance. Et on cherche à savoir - ce qui demande pas mal d'énergie !
Profite bien en tout cas de ce séjour ! Et que ton verre dépoli arrive promptement...
Je t'embrasse fort ma chère !

Anonyme a dit…

Génial! Profite bien de la forêt et de tes découvertes... Je me sens un peu visé à mon fauteuil alors que toi et Faustine vous vous envolez vers de belles aventures et découvertes, mais c'est merveilleux de vous lire, ainsi que Julien et Flora en Australie.

De très gros bisous

Philippe

Anonyme a dit…

Évidemment, lire "vissé" et non visé (serais-je devenu parano???!!!)

Phil

Anonyme a dit…

tu m'as fait rire, Philippe, (c'est rare dans une vie de solitaire, peut-etre ce qui me manque le plus avec aussi etre prise dans les bras), vise, visse, parano...

grosse bise