lundi 1 septembre 2008

Quels sont mes reves?


Une question chaque matin, " quels ont ete mes reves?", question que me pose Cristiano tous les jours et que je finis par me poser...
Mais tres peu de souvenirs, je sais qu'ils sont compliques... Qu'il y a probablement beaucoup d'images liees a la mort et au corps.
J'ai l'impression de suivre leurs traces quand je cueille des images au musee et ailleurs..




















Vous aurez reconnu entre autres inconnus Curtis, Gauguin et Riviera...

2 commentaires:

Faust a dit…

Je reconnais certaines images, en effet - et d'autres non, qui sont une belle surprise !
Mieux qu'un récit de rêve, ces visions, si étranges, si familières (ça console des oublis et des trous de mémoire matinaux, non ?) - elles disent à la fois le plus intime et le plus universel.
Merci !
je t'embrasse fort

Anonyme a dit…

J'ai fait un curieux rêve...

J'ai fait un curieux rêve cette nuit. Il y avait d'abord cette femme, qui se tenait la tête entre les mains, comme une Pietà. Je voyais bien que ce n'était pas la Vierge Marie elle-même, puisqu'elle avait l'air... de quoi d'ailleurs ? D'une indienne peut-être, d'une femme de ces contrées lointaines dont les douleurs sont incommensurables. Puis, d'un mouvement brusque, elle a écarté les bras et levé le poing d'un air guerrier. Là où je m'attendais à découvrir un visage tordu par la souffrance, il y avait un masque au regard fixe et menaçant. Elle bravait, au-dessus de ma tête -- je le découvris plus tard -- deux silhouettes lancées dans une curieuse chorégraphie. Je n'osais pas vraiment me retourner, mais j'entendais des pas claquer sur l'estrade de bois fatigué. A chaque pas qui se dessinait sèchement dans l'espace sonore, les battements de mon coeur s'accéléraient. Je finis par tourner prudemment la tête, mais déjà les êtres mystérieux quittaient la scène après une dernière parade. Lorsque je regardai à nouveau devant moi, le masque avait disparu, le visage de la Vierge indienne enfin nu. Elle pleurait trois enfants, trois crânes enfantins qui pourtant avaient la taille de ceux d'adultes. Elle les pleurait avec une infinie tendresse.

Puis elle disparut. En fait, c'était en fait moi qui avait été transporté sans que je m'en rendisse compte derrière un arbre près d'une couche vide. Un chien ou un loup montait la garde, sans agressivité, sans colère, sans vie peut-être. Il me fixa un instant avec un regard fatigué. Puis une autre femme apparut qui, sans me voir, s'allongea sur la couche, d'abord sur le ventre, puis sur le dos, abandonnée. Dès qu'elle se fut endormie, l'animal s'approcha d'elle pour lui lécher le visage et elle se réveilla. Comme je m'étais approché, je fus gêné de ma présence, mais elle se contenta de me sourire. Elle était nue à partir de la taille. Elle se leva pour se laver les cheveux sous une cascade : elle se pencha en avant vers l'eau limpide, ses seins tombaient comme deux noix de coco. Ils tombèrent réellement et elle se transforma en un être hybride, maintenant enfermé dans un cadre aux contours biais. Je me sentais de plus en plus mal à l'aise, comme si ma présence avait été la cause de cette chute ontologique. Puis le visage se durcit dans les feuilles de palmier coupantes comme des rasoirs.

C'est alors que le prêtre, armé de sa bible et de son déodorant Axe, entreprit de me faire la démonstration de la manière dont l'esprit peut dominer l'animalité -- en l'occurrence, un jaguar moucheté. Mais, dans un sursaut dont je ne pus que me réjouir, le jaguar se jeta sur lui pour le dévorer. Je m'évanouissais à ce spectacle, pour me réveiller dans une forêt pacifiée ou deux biches semblaient perdues. Les arbres, plantés régulièrement, organisés comme une armée, les regardaient dédaigneusement. J'essayais avec peine de me relever, mais je perdis connaissance une seconde fois : la fatigue m'avait terrassé... Je me réveillai assis près d'elle -- elle, magnifique, nue sur son drap blanc, enfin apaisée.